Rachilde, qui a toujours aimé les poses et les effets théâtraux, a le don de se dérober à des affirmations catégoriques lorsque l’on en vient à l’analyse de son œuvre. Elle présente à ses lecteurs des visages multiples et contradictoires. Aussi n’est-il pas étonnant que les chercheurs arrivent, dans leurs analyses, à des conclusions très variées. En fonction de la perspective choisie, ils peuvent, en effet, découvrir une facette parmi plusieurs de cette personnalité miroitante. Cependant, l’œuvre de Rachilde est le plus souvent perçue comme représentative de la Décadence ; la présente étude entreprend de la montrer également tributaire d’autres esthétiques. Après des débuts décadents, la romancière trouva sa place au sein du mouvement symboliste, avant de s’intéresser au concept du roman d’aventure.
Anita Staroń, Au carrefour des esthétiques. Rachilde et son écriture romanesque 1880-1913, Łódź, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego, 2015, 420ss.